Galerie d’art de vente en ligne

L'artiste au premier plan

Isabelle Floc'h

Paris, France - Française

Quelques mots sur la façon dont je travaille...


Le papier doit être suffisamment costaud pour me supporter. J’ai commencé longtemps par un premier carré, on va l’appeler panneau, sur lequel je pose une première image, à laquelle j’adjoins un second panneau qui continue, prolonge, comme par étayage, cette image d’origine. L’image se monte, comme un puzzle.  Il y aurait là une composition qui s’organise, comme si l’image finale devait porter la trace visible du morcellement, dans la juxtaposition des panneaux collés, soudés bord à bord.  

L’image porte en elle la trace de son incomplétude, de son montage, d’un “work in progress”.

Il arrive très souvent que le dessin par lequel démarre l’image soit effacé, et cela plusieurs fois. Les sujets, les thèmes se définissent au fur et à mesure, au point que si on s’amusait à radiographier le travail, on apercevrait tout un tas de figures abandonnées, recouvertes, petites fantômes cryptés, cachés sous la matière. Ce recouvrement implique une grande quantités de couches, et fait que la poudre de pastel, même juste avant l’encadrement, continue de se déposer sur les doigts, exactement comme s’y déposait la couleur des ailes de papillon. Bien sûr, il existe une sorte de volupté à se couvrir les doigts de ce velours poudré. Le pistil de fleurs gorgées de pollen, les lys par exemple, se dépose de la même façon. Sensualité aussi du travail d’applique, au doigt. 

Le papier doit s’en trouver, à force de massage et de pression, imprégné. Je ne tiens pas compte de l’effet nuageux que l’on peut obtenir très facilement au pastel, effet bien plus difficile à l’huile. Je travaille la pâte comme de la peinture. 

A la fin, le papier est plus lourd, et à l’air de faire corps avec la couleur, la couleur ayant pris dessus comme une croûte sur de la peau. Le papier est une sorte de peau, son grain d’origine importe pour l’étalement du pastel, et aussi pour la façon dont je traite, voir maltraite, la surface: frotter, gratter, racler mon papier, puis le recouvrir de couleur, fixer et refixer, lisser, bref, ce que je cherche, c’est avant tout à obtenir une matière, une présence vive, rythmée, un relief. Ce travail prend du temps, chaque jour l’image change, se modifie et me surprend, c’est toujours autre chose, autre chose chaque jour, heureusement.

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Ses œuvres

"L'écuyère sur son cheval à bascule" Pastel sur papier (encadré sous verre) 80 x 55 x 6 cm 2 860 EUR Ma sélection	"La pensive" Pastel sur papier (encadré sous verre) 60 x 43 x 7 cm 2 340 EUR Ma sélection	"L'attente" Pastel sur papier (encadré sous verre) 60 x 45 x 3 cm 3 250 EUR Ma sélection
"Les coquelicots" Pastel sur papier (encadré sous verre) 81 x 69 x 8 cm 3 640 EUR Ma sélection	"Migration" Pastel sur papier (encadré sous verre) 30 x 30 x 14 cm 2 340 EUR Ma sélection	"La rêveuse" Pastel sur papier (encadré entre deux verres) 30 x 30 x 5 cm 1 300 EUR Ma sélection